29.4.02

Mario débarque avec des tubes et du tabac.



«Faut que tu m'arrêtes! Je travaille, je travaille comme un malade! Le roman, le lexique, le site sur Germaine Guèvremont...»



«T'es pas content? Je donnerais une couille pour avoir le goût de travailler.»



«Oui, mais moi, ça m'énerve. J'ai un talent pour le farniente qui confine au génie!»



Qu'est-ce que vous vouliez que je dise? Là, il m'apprend qu'il est décidé à se serrer la ceinture pour acheter une encyclopédie sur CD-ROM. Comment pourrait-il possiblement s'astreindre à plus de frugalité? J'écris à Érika qui en possède une et elle s'empresse de lui offrir de la graver. Mario va lui refiler un dico virtuel. On passe chez lui le chercher. Grimpant l'escalier, le cell sonne. C'est Kevin. «Je suis devant chez toi avec une bouteille de bagosse des Îles!»



«Ben, viens nous rejoindre, mon vieux! Chez Mario! On montera tous chez Érika...»



«Non, non, ça fait quatre jours que j'ai le même linge sur le dos. J'arrive d'une ferme, Christian! Tu sais que je suis pas un apôtre du chlore, Dieu m'en est témoin, mais même moi, j'ai un seuil...»



«Oui, je sens ce que tu veux dire. D'ici.»



Il arrive chez Mario alors qu'on finit de bouffer les bines de sa mère. K nous sert une gnôle douce et sucrée, âgée de deux ans, titrant à 20 degrés: «Prête à boire!», annonce-t-il, fier, non sans raison, de cet élixir que les Madelinots inventèrent pour pallier les pénuries hivernales. «La pisse de Dieu! L'urine divine! Goûtez-moi ça.»



C'est fait avec des légumes, de la levure, du sucre blanc, du sucre brun et du sirop de maïs, et que je sois pendu si ça goûte pas la pomme!



Pas piqué des vers...

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