11.6.02

Reconduisant Annie à sa voiture, croisé une voisine dans la rue: «Bonjour, monsieur l'écrivain! Dites, j'ai besoin d'un conseil. Voilà: j'ai écrit un recueil de poésie que Stanké veut publier, et j'aimerais que nous prenions une demi-heure pour que vous me disiez ce que vous en pensez...»



Lui dis que je ne fais plus ça, pour personne. «Au moins, c'est franc!» lance-t-elle en tournant les talons.



-Attendez! Je vais vous expliquer pourquoi.»



S'arrête, se retourne, fixe le trottoir.



-Vous comprenez, je n'ai rien à y gagner et tout à y perdre. Si j'aime pas ça, je suis tenu de le dire et je perds un ami. Si c'est très bon, je l'ai dans le cul parce que je suis jaloux et que ça m'empêche d'écrire pour le reste de la semaine. Vous comprenez?



Ses yeux, adoucis. «Au moins, c'est franc...»



Et elle continue sa route vers le dépanneur, et je rentre au Bunker, une petite pince sur le coeur.



Aucun commentaire: