13.9.08

Publier, effacer: update

Ma réflexion progresse. Je ne veux pas être Winston Smith. Je ne veux pas être le Big Brother de mon Winston . Je ne veux pas être en une seule paire de jeans moulée sexy sur les deux culs voluptueux d'un schizophrène paranoïaque, c'est-à-dire moi. Je ne veux pas réviser l'Histoire et l'imprimé, je veux pouvoir parfois...

Mais non. Il n'y en a pas, de cadre moral pour ce que je voudrais pouvoir parfois, et il y a tant de raisons pour n'en souffler mot, ne serait-ce que parce qu'on me reprocherait someday somewhere d'avoir même un instant souhaité pouvoir déroger à une éthique nette. Ceux qui blasteraient le plus ne seraient pas les petits ennemis ordinaires, les anonymes châtrés qui sèment des haikus en anglais de cul aux vents douteux de la sphère; ce serait les gens qui comptent sur moi, les honnêtes et les gentils, ceux-là qui pensent avant de sauter dans le feu, le temps de s'assurer d'une ligne de conduite cohérente, et puis qui sautent: ceux qui sortiront de là, de l'épreuve du feu, et qui se plaindront de l'avoir tentée, qui viendront me demander des comptes parce que mon exemple les y aurait poussés, je veux pouvoir sans regret les repousser dans le charcoal et passer mon chemin sans pisser dessus pour les éteindre, et aller jaser avec ceux qui auront bravé le bûcher pour leurs propres motifs moraux. Ceux-là, s'ils fument toujours un peu, je leur pisserai dessus de bon coeur.

Publier, effacer: update. Je ne veux plus que ça arrive, que je publie pour effacer ensuite, mais je suis trop incertain de mon jugement, temporairement, pour le promettre. Par contre, je vais annoncer tout de suite le sujet de deux prochains billets, ça me servira d'ancrage le temps que je me (re)dresse, et cela, je ne l'effacerai pas.

Je vais parler de Monique Giroux et d'un projet inouï qu'elle a mis en branle. Inouï, c'est le mot.

Et je vais recenser les suites de notre chaîne de bureaux blogués (sur trois générations de tag, gros max, après ça devient exponentiellement on-s'en-crisse), dont je m'excusais à l'avance auprès de mes tagués pour l'importunité, et qui a viré en gros trip de fun noir pour tous les tribaux.

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