9.7.09

roman

Le roman est une évolution du latin qui s'est développée au début du Moyen Âge.
Le terme roman, dérivé de l'adjectif latin romanus, s'applique aux langues issues de celle que parlaient les Romains, par opposition à celles qui ont été introduites plus tard, comme les langues germaniques.

L'apparition du gallo-roman ne peut pas être datée avec précision. À la question «Quand a-t-on cessé de parler latin en Gaule?», l'historien Ferdinand Lot répond «Jamais.» Il y a eu un glissement insensible du latin classique au bas-latin populaire de l'époque impériale, ancêtre des langues romanes (français, occitan, catalan, espagnol, italien, portugais, roumain) puis au roman mérovingien, puis carolingien. Les habitants de la Gaule ont toujours eu l'impression de parler la même langue que leurs ancêtres, mais en quelques siècles, elle était devenue méconnaissable.

L'époque de Charlemagne voit une renaissance de l'étude du latin classique, seul employé à l'écrit. Il devient nécessaire de le distinguer nettement de la langue romane parlée. En 813, le concile de Tours stipule que les sermons devront désormais être prononcés en « rusticam Romanam linguam » (langue romane rustique) et non plus en latin afin d'être compris par tous, démontrant en fait la distance qu'avait prise la langue parlée en Gaule par rapport au latin qui y avait été introduit neuf siècles auparavant.

Les premières traces du roman sont contenues dans le glose retrouvé à Reichenau qui date du VIIIe siècle ainsi que celui conservé à Kassel rédigé vers 802, fait à remarquer; c'est à cette même époque que tout témoignage sur la langue gauloise semble se fondre entièrement. Toutefois, le premier texte officiel conservé en langue romane est celui des Serments de Strasbourg conclus en 842 entre les deux petits-fils de Charlemagne, Charles le Chauve et Louis le Germanique. La Cantilène de sainte Eulalie, considéré comme le premier texte littéraire écrit en roman, date de la fin du ixe siècle.

Le roman carolingien se distingue du latin par la perte des déclinaisons (deux cas seulement), un ordre de la phrase qui est à peu près celui du français, et d'autres transformations grammaticales et phonétiques. Mais un Français d'aujourd'hui aurait bien du mal à comprendre ces premiers textes «français».

2 commentaires:

Blue a dit...

" Buona pulcelle fut Eulalia
Bel auret corps bellazour anima
Voldrent la veintre li dö inimi.
Voldrent la faire diaule dervir.
Elle nont eskolet les mals conselliers
Quelle dö raneit chi maent sus en ciel
Ne por or net argent ne paramenz.
Por manatce regiel ne preiment
Niule cose nan la ôurtenq pleier
La polle sempre n amast la dö menestrier
Et por fut pesentende Maximien.
Chi rex eret a cels sis source pagiens.
Il li enortet dont lei nonq chielt
Qued elle fuet lo nom xpiien
Ellent adunet lo suon element
Melz sostendreit les empedemontz
Quelle perdesse sa virginitet.
Por os suret morte a grand honstet.
Enz enl fou la getterent come arde lost.
Elle colpes non auret por o nos coist.
Aczo nos voldret concreidre li vex pagiens... "

Et bien Eulalie avait du charisme et du caractére!Le texte de la séquence occupe partiellement le verso du feuillet 141 du manuscrit 150 de la bibliothèque municipale de Valenciennes.Sais-tu que c'est tout prés de chez moi !!

Passionnant cette naissance du roman, sans le latin en bagage, pas de risque d'y comprendre quoique ce fut, sauf si on se laisse prendre par la musique des mots !!
Traduction du français au français ici:

http://fr.wikipedia.org/wiki/Cantil%C3%A8ne_de_sainte_Eulalie

Merci Christian, me suis régalée avec cette note.
Amor oris.

Blue.

Mistral a dit...

:-)