23.6.13

Maurice: le second épisode



Comment Jean Lapointe, un burlesque ivrogne de vaudeville durant trente ans, sans formation de Conservatoire, est-il devenu le plus grand acteur naturel qu'on ait produit?

Ben c'est ça. Pas de Conservatoire, ciboire.

2 commentaires:

Le plumitif a dit...

Parlant de conservatoire, c’est d’ailleurs frappant de constater le décalage entre Lapointe et le reste de la distribution, question authenticité du jeu. Il y a dans le premier épisode une courte scène avec nul autre que cet acteur émérite et formé comme pas un qu’est Jean-Louis Roux et, justement, dans son incarnation d’un personnage guindé et prétentieux (ce qui ne sollicitait que bien peu de talent pour la composition de sa part), eh bien, Roux a précisément l’air d’un acteur compétent, incarnant correctement son personnage, alors que son interlocuteur, sorti d’on ne sait où, ben calvâsse, c’est Duplessis lui-même jéribouére!

C'est pas rien quand même de voir à l’œuvre pareil talent! Qui a pourtant eu bien peu d’opportunités, il me semble, de s’épanouir. Je dis ça, mais en même temps c’est presque un miracle qu’il ait pu simplement se manifester et qu’il en reste quelque chose. Lapointe a été relativement chanceux; il était là au bon moment, à l’apogée de notre petit "age d’or" cinématographique on va dire... Mais ça n’a pourtant pas suffi, je pense, pour qu’il puisse donner sa pleine mesure. Il ne viendra jamais à l’idée d’un historien du cinéma de placer Jean Lapointe aux côtés d’un Depardieu ou d’un Gabin, mettons. Avec raison d’ailleurs. Mais voilà, c’est le genre de choses qu’on ne veut pas trop voir, en général: un talent hors normes - du génie même, ça ne suffit pas. Y ajouter le travail acharné non plus. Ça prend aussi des circonstances favorables (oui, oui, en clair, ça prend aussi de la chance, l’occasion de s’enraciner dans une terre fertile). Le rêve étant plus confortable, on aime mieux croire qu’un talent exceptionnel finira toujours par imposer sa propre mesure. Évidemment, à l’inverse, on trouve aussi l’intarissable flot des génies autoproclamés qui, des hauteurs où ils planent, estiment n’avoir juste pas eu assez de chance... Mais bon, je m’éloigne... Tout ça finalement pour te dire merci une fois de plus pour ce savoureux rappel!

s.gordon a dit...

Mets-en.  Zéro Conservatoire pour Jean Lapointe.