30.11.08

Hamelin: en rappel (1 de 3)

J'ai demandé à mon Louis la permission de republier sa série de trois articles parue à l'origine dans le Devoir en novembre 2006 à l'occasion de la diffusion de October 1970 sur les ondes de CBC.

Cadeau.

Comment devenir un héros

S’il est encore vivant, l’ex lieutenant-détective Julien Giguère doit être mort de rire. Lui, le contrôleur de la sulfureuse Poupette, devenu le héros d’une série télévisée? De quoi faire oublier les petites mesquineries de la commission Keable... Car dans la relecture des événements d’Octobre 70 que nous sert depuis quelques semaines la CBC, Giguère s’est vu confier le beau rôle : voici le flic droit et honnête à qui on confierait sans hésitation son chien pour une fin de semaine. Le bon cop... Sa protégée, elle, l’agent-source 945-171, s’en tire un peu moins bien, victime autant des libertés prises par le scénariste que du visage d’écolière angélique de Karine Vanasse : impossible de croire à ce personnage composite où se retrouvent mêlés les charmes de Carole Devault (la maîtresse de Jacques Parizeau) et ceux de Louise Verreault (l’amie de Paul Rose). Tandis que, chez Giguère, la couche de maquillage historique passe pratiquement inaperçue... Mais en conservant, pour les besoins de la série, le vrai nom du policier (affiché dès la première scène en grosses lettres sur la porte vitrée du bureau du boss de l’escouade anti-terroriste), les auteurs nous invitent implicitement à comparer leur créature avec le portrait plus rigoureux que tracent les documents de l’époque. Ou, pour l’exprimer dans la curieuse langue bipolaire qu’utilisent entre eux les personnages québécois de la série : mesdames et messieurs, meet the real Julien Giguère...

Nous vivons dans un drôle de pays. La culture et la politique y relèvent d’une forme avancée de schizophrénie. Ainsi, comment expliquer que la Crise d’Octobre, parfois présentée comme un règlement de comptes entre Québécois de souche (Trudeau, Lalonde et Marchand d’un côté, Lévesque, Claude Ryan et les felquistes de l’autre) *, puisse y inspirer un projet de série dramatique dont le résultat se retrouve aujourd’hui indisponible dans la langue même du petit peuple qui a écopé des Mesures de Guerre? Proprement incroyable. Il ne faut pas réveiller le chat qui dort, et la direction de la télé d’État n’a probablement voulu prendre aucune chance avec ces images d’enfants jetés en prison. Mais les téléspectateurs de langue anglaise dont le coeur penche à gauche peuvent se rassurer, ils n’ont pas été confinés à des emplois de gendarmes retors et de brutes casquées. Dans October 70, la série, comme dans la véritable histoire, ils ont leur représentant au sein des forces révolutionnaires : un dénommé Nigel Hamer, ex étudiant à McGill. C’est à cause de lui que Giguère va commettre sa première “erreur”...

Le scénario concocté par Peter Mitchell et Wayne Grigsby se réclame en gros de la vérité historique, donc de la version officielle qui, faute de mieux, en tient lieu jusqu’à maintenant. Elle nous montre le sergent McCleery, de la Gendarmerie Royale du Canada, retracer, à l’aide du tuyau refilé par Giguère, les ravisseurs de James Cross au moyen d’une enquête effectuée selon les règles de l’art. Ce qu’elle ne nous montre pas, en revanche, ce sont les bévues apparentes et les décisions au mieux douteuses qui caractériseront l’action du lieutenant-détective Giguère cet automne-là, pendant lequel, soyons clairs, entre deux soupers au restaurant avec la divine Poupette, il donne carrément l’impression de regarder passer le train. Ainsi, dès le 6 octobre, un indicateur a livré les noms de cinq ravisseurs possibles, parmi lesquels deux co-locataires : Nigel Hamer et Réal Michon. On arrête Michon le lendemain. Hamer est absent. Personne ne se soucie apparemment de le chercher, ni de poser la moindre question à son sujet. 23 suspects ont été épinglés. La piste qui conduit à la rue des Récollets se trouve dans ce petit appartement d’étudiants. Et Hamer est déjà fiché comme activiste, mais Giguère, le super-cop, ne croit “tout simplement pas” qu’il puisse être dans le coup. Image héroïque de flic télévisuel oblige, la série de la CBC fait donc l’impasse sur “l’une des plus graves erreurs policières survenues durant la Crise” (Louis Fournier, Histoire d’un mouvement clandestin).

Entrée en scène de Carole Devault, la Poupette des dossiers de police. Dès leur première conversation, elle signale à Giguère qu’un “anglais de McGill” se trouve parmi les ravisseurs de Cross. Après le départ de ces derniers à Cuba (moins Nigel Hamer qui, filé depuis deux semaines par la police, a entretemps joint les rangs de la cellule Information-Viger), Poupette révèle à son mentor le nom de l’anglo du FLQ et donne même l’adresse de l’appartement où il se cache. Toujours aucune réaction. Il faudra dix ans pour que, sous la pression médiatique créée par les révélations de la commission Keable, l’anglo du FLQ soit finalement écroué et amené à pondre une édifiante apostasie.

Ce thème du gendarme-qui-laisse-courir-le-voleur n’a pas sa place, on s’en doute bien, dans l’univers manichéen du petit écran. C’est pourquoi le téléspectateur du réseau anglais se voit dénier un rôle d’observateur à l’importante réunion du 15 décembre, au cours de laquelle le lieutenant Giguère, devant un parterre d’officiers de renseignement des trois corps policiers, annonce sa décision de ne coffrer aucun des membres (tous connus, tous sous écoute électronique et filature policière) de la cellule Information-Viger. Pourquoi? “J’ai aucune raison”, finira par admettre le lieutenant Giguère devant la commission Keable. Comme par hasard, c’est dès le lendemain de cette rencontre que va s’accélérer, avec l’émission du premier communiqué par une cellule-bidon, l’instrumentalisation du Front de Libération du Québec par les forces de l’ordre.

En matière de crimes politiques, la meilleure forme de prévention, pour l’État et son bras armé, consiste à les commettre soi-même. Ou, si vous préférez, à les donner en sous-traitance... À l’automne 70, l’utilité sociale de la terreur felquiste éclate forcément d’évidence aux yeux de la police. Après la mort de Pierre Laporte, confrontés à un déluge d’appels vengeurs, des policiers ont été jusqu’à évoquer l’Épuration pour décrire le climat de dénonciation qui prévalait alors dans la Belle Province. Voici donc un épisode de notre histoire sur lequel la série October 1970, prise dans sa logique du bon et du méchant, va observer un silence des plus commodes : le branchement du terrorisme sur le respirateur artificiel par le duo d’enfer formé de Julien Giguère et de Poupette Devault. Le 24 octobre 1971, c’est un communiqué rédigé conjointement par pas moins de huit fausses cellules du FLQ que les médias auront à se mettre sous la dent. De quoi impressionner jusqu’au ministre de la Justice, responsable des budgets de la police...

Une opération typique du tandem Giguère-Poupette, ça ressemble à ceci : le 7 décembre 1971, Devault, en accord avec son contrôleur, embarque quatre vertes recrues du FLQ dans son projet de hold up. Objectif? Voler les recettes d’un bingo, vous avez bien lu, dans un sous-sol d’église... La police attend bien sûr les jeunes gens sur place et elle a beau les savoir désarmés et parfaitement inoffensifs, un agent n’en tirera pas moins six coups de feu bien comptés en direction d’un de ces malheureux garçons qui s’était mis à courir. Le lendemain, grosse publicité dans les journaux. Et n’était-ce pas le but de toute l’affaire?

Les manigances de Julien good cop Giguère ont parfois des conséquences plus tragiques. À l’été 71, il se trouve en possession de preuves pouvant mener à l’arrestation et à la condamnation de Pierre-Louis Bourret. Il choisit de laisser courir le kid, de le laisser courir, en fait, jusqu’au fameux coup de Mascouche, prévu par la police grâce à l’implication directe d’un de ses informateurs, et au cours duquel Bourret recevra une balle de .303 dans la tête. Le journaliste et historien du FLQ, Louis Fournier, juge le comportement de Giguère, dans cette affaire de Mascouche, “inexplicable”, mais il ajoute ensuite une phrase qui ressemble à une clef : “La police profite également de son enquête pour effectuer une série de descentes dans les milieux contestataires.” Un coup parti...

Dans un dossier publié en 1990 dans la Presse, le lieutenant Giguère reprenait à son compte, vingt ans après, les pathétiques fariboles de Jean Marchand : 3000 activistes prêts à tout faire sauter... Etc. Tout feu tout flammes, le Giguère. “On était des héros, ajoutait-il. On aurait dû nous élever des monuments”. Radio-Canada s’en est occupé.


* Voir, à ce sujet, l’important article signé par Louis Martin dans le Magazine Maclean en décembre 1975.

Au yable la modestie

J'ai beau tout virer ça en joke, plus accoutumé aux injures qu'à la simple et belle reconnaissance, Venise va s'inquiéter si je ne mentionne pas ce billet qui m'a secoué comme un grand prunier.

Rose et bleu

Après six ou sept jours de morne grisaille, un fil rose et bleu traverse l'horizon boréal vu du Bunker, et je crois qu'il s'agit de l'esprit de Blue qui nous torche un bien beau et bien attendrissant billet ce matin.

Inukshuk contribue ce clip de Claude Gauthier pour décider Blue à faire le plus beau voyage. Est-il besoin de préciser qu'on l'attendra à bras ouverts?

26.11.08

Des Roches

Roger Des Roches, quand il n'est pas penché sur un livre qu'il écrit, se consacre à un livre qu'il charpente et polit, un livre qui n'est pas de lui, souvent plusieurs de concert. Il fait pas semblant d'enseigner la littérature, pour se reposer du livre, il se repose d'un livre avec un autre.

Et quand il a fini des épreuves d'autrui, que le deadline est rencontré, il écrit en retrouvant sa voix à lui, la ressortant de l'endroit secret mais sûr où il la planque à l'abri des épreuves d'autrui.

Tristan nous raconte une crisse de belle histoire à propos de ce prix littéraire totalement pas conforme aux druides du CRILQ ni au Code Morin ni à la Charte de la CDP qui prévaut en matière culturelle à l'est de de Bullion. La CDP, Clique du Plateau, ne tient pas à se constituer en parti politique pan-québécois qui viendrait faire osciller les bases mêmes du bipartisme habitant (on leur expliquerait comment la Clique sait ce qui est bon pour eux autres, comme Pauline dimanche ek ses j'veux m'occuper de not' monde, calvinsse, pis j'ai envie de les servir, tabarnak, sauf que nous autres c'est le contraire. La CDP on a des années d'expérience: si vous éprouvez le désir d'un changement, militez, adhérez: occupez-vous de nous autres pis servez nous...

Y a pas de clique. Y a des écrivains des poètes des chroniqueurs des lecteurs des amants des mots qui ont embrassé d'emblée une idée incongrue et ont décerné à ce beau poète-laboureur ne cultivant et moissonnant que ses propres semis le premier prix Chasse-Spleen, l'hommage spontané des admirateurs et des amis, un beau prix et un élan inouï de pairs pour combler d'une pierre blanche cette carrière à ciel ouvert en plein milieu de notre temps au beau bullseye des last trente ans.

Rock on, Des Roches.

Un bel article là.

Ce damné Prix, voile premier


La seule hostie de trinité qui me décourage pas d'avoir entrepris ce combat contre des généreux Bourgie dont l'industrie est d'éviscérer les morts, les maquiller et les empêcher de puer, et les picaresques Péan qui font pareil avec la littérature, eux dont chaque ordre a besoin, depuis celui des Shriners jusqu'au mien, fait d'écrivains, il faut des arrivistes qui n'arrivent ni ne partent, maux nécessaires experts dans l'art de rester là, partout, et de gérer la boutique tandis que les Shriners shrinent et que les écrivains écrivent. Sans faiseurs, sans hâbleurs, sans intrigants dont toute l'ambition loge en l'espoir qu'un lecteur de huit ans ne les pointera jamais du doigt au Salon du livre en glapissant à l'imposture, sans ces Péan précieux qui défendrait ma cause de faible écriveux solitaire et sans voix auprès des puissants? Qui monterait au front, aux deux simultanément si l'affaire est sérieuse, et le ferait avec un tel désintéressement, sinon les Péan? et la trinité, ma foi, m'en souviens pas, faudra peut-être que je fasse un acte de foi...

Ce type, on a raconté souvent d'où part mon antipathie pour sa tronche de faux-cul, mais il importe que je le rappelle ici: juin, milieu des années 90, incarcéré depuis des mois à Bordeaux pour voies de fait simples sur Sylvie Il avait les jointures blanches et une veine palpitante sur le ventre votre Honneur j'ai eu peur Dumoulin, je bénéficie d'une permission de trois heures pour conclure des arrangements pouvant mener à une libération anticipée. Chaque instant m'est compté, et le sel de la liberté prêtée me soule d'angoisse espérante, la vibration du métro sous mes pieds m'emportant ailleurs, la ligne orange est soudain si jolie, espérante n'est pas un mot mangez de la marde je suis en prison mais je suis toujours Christian Mistral et j'allais l'oublier je sais ploguer les mots dico et forger ceux qui manquent c'est pas comme si j'étais chai pas moi ce con de St...

Et il est là, ek son air de marcassin acromégale, assis à me contempler, pas plus rapide à la réflexion qu'au temps de choisir un métier qui lui convient comme tourne-disques d'Ellington à New Orleans la nuit après le déluge ou gardien de sécurité au CLSC le lendemain du BS, il grince des méninges et finit par laisser tomber de ces babines sybaritiques mais harmonieuses parce qu'épaisses en proportion du reste: «T'es pas supposé être en prison?» Ce n'est qu'alors, après deux arrêts, qu'une lueur d'animation dans ce regard d'avare trahit sa déception de me savoir dehors, et je suis franchement stupéfait qu'on puisse être assez mongol pour le laisser paraître, je sors d'un endroit, et j'y retourne, où il n'en faut pas tant pour rencontrer un accident, puis je cesse de le plaindre et le fixe tandis que le métro s'immobilise, je suis calme d'un calme étrange qui ne m'a pas quitté à son égard, je lui dis en détachant dans un demi-sourire «Stanley, salopard, ce que tu viens de faire, je ne te laisserai jamais, jamais l'oublier...» Suis sorti sur le quai, pas du tout en maudit, très étrange, marcher sur la queue d'un écureuil m'aurait troublé davantage.

Voilà pour la transparence éthique. La vraie transparence cochonne s'en vient, dévoiler Salomé est exquis, non, pas Jacques, gang de zoufs, Salomé Salomé, viens sué genoux à mononc' Antipas Salomé, héhéhé...

Résumé du prochain épisode: L'intégrité de Jean Barbe, la barbiche à Stanley, la pistache épluchée, le pastiche à pocher; nous allons nous pencher sur le prix tel que présenté officiellement, nous comparerons au passage les 800 lecteurs (de 40 et quelques cégeps inscrits) que le Prix appelle un bassin dorénavant indispensable ou kek connerie pareille, avec les 163 869 étudiants inscrits cet automne dans l'un ou l'autre des 48 cégeps du Québec. Vous prenez vraiment le monde pour des courges et les collégiens pour des prétextes à justifier toute cette scandaleuse industrie d'encadrement sans enseignement. Nous autres on croit pas que les 163 069 collégiens qui restent attendent après Péan pis Desmeules pis le CRILQ (ça aussi on va en parler) pour leu dire quoi lire hostie. Pire, les nerds qui se plient à votre explosive mascarade (je dis ça parce que chaque jour où vous faites les sourds depuis la dénonciation publique vous sera compté et vous éclaboussera l'éloge funèbre: ces jeunes seront pus à la merci de votre honnêteté, dans vingt ans, et si vous continuez, creyez-moé, ils vous le pardonneront pas), les téteux de 17 ans qui mouillent sur Robert Lalonde, ben ils le méritent. Mais 160 000 autres, seulement cette année, qui vous condamnent par leur mépris muet ou leur indifférence, c'est pas de la roupie de sansonnet, devriez y penser.

Feeling flashback: Scot salads, en rappel

Putaing...

25.11.08

Tribu: flab versus vertu

Y en a des qui s'inquiétaient de savoir si les Tribaux Telluriques Tétanisés allaient se manifester, vu qu'on est tous des pochards et pochardes sauf celle qui s'est fait remplacer l'intestin grêle par une souffleuse à neige courtoisie Bière d'Épinette Bombardier Inc.

On a pourtant fait nos preuves, discrètement il est vrai, comme un passage à tabac ek des chaînes de bécyk derrière le Commensal à minuit est efficace et discret. Mais on n'obtient aucun respect. Pourtant on n'a pas de nègres ni de sympathisants du fils du pédé qui s'était suicidé, tsé, il avait une casquette, une moustache de Péruvien en futal fuseau caca d'oie shiny sur Crescent le samedi fin août vers minuit, qui ondule de ses hanches maigres au passage des femelles autochtones (ma soeur, la tienne, la mère d'Étienne), un ti-cul de trente-trois ans qui vend des IPhone contrefaits sur Saint-Laurent, les filles passent et voient l'avorton latin tortiller son plat popotin au son d'une salsa qui boome par les châssis béants de la disco et les filles ne veulent pas mais leurs yeux n'ont pas le choix de scanner la zone qu'il publicise or il est sous un lampadaire un rayon de lumière miroite sur sa fly chatoyante et trahit une bite raide et mincissime comme celle d'un Labrador de trois ans et les yeux des filles montent ensuite vers les siens, petits méchants fous de soif et de défi et les filles se détournent d'instinct avant d'étouffer un rire plus compatissant qu'inspiré par le mépris, tsé, une moustache dans ce genre-là, et le jeune est monté prospect puis Hells en deux ans et s'est crissé du haut du pont en deux minutes et a frappé le fleuve en vingt secondes, et j'ai trouvé ses écrits mais ça ne pouvait venir de lui et j'ai dû débusquer ses nègres, car il en avait deux, une auteure à gages de 52 ans et un jeune journaliste natif de Charlevoix. La moustache lui appartenait, le désespoir et l'indignité aussi. Qu'il repose tranquille, et qu'on ne compte pas sur moi pour l'accabler davantage.

Étriver, ou La philosophie n'estrive point contre les voluptés naturelles

Le premier qui prétend que je suis vraiment tannant d'inscrire Maphto au blogroll juste quand il annonce qu'il veut slacker le blog, ma foi, je pourrai difficilement le contredire.

Sauf que c'est ma façon. D'espérer qu'il persiste.

ÉTRIVER (Faire). Agacer, taquiner. Nous disons: N'étrivez pas cet enfant; Ne faites pas étriver cet enfant.
Ce mot appartient à l'ancienne langue. On s'étonne que le Dictionnaire ne l'ait pas recueilli. Il est vrai que sa signification est flottante dans les vieux auteurs: «Prends à injure si on estrive à la suyvre». (MONTAIGNE). Étrive est ici à peu près synonyme de l'anglais to strive.
«Si le condamné estirvoit à leur ordonnance, ils menoient des gens propres à l'exécuter en lui coupant les veines des bras et des jambes». (Idem). Le même auteur écrit ailleurs: «La philosophie n'estrive point contre les voluptés naturelles»; «Avecque tes amis jour et nuit estriver». (RÉGNIER, [Satires], «Satire XIII»).
On trouve ailleurs étriver avec le sens de querelle, de débat, de contestations, de dispute.
On a dit: à l'étrivée pour à l'envie.
La Tour intitule un de ses chapitres: «Cy parle de celles qui estrivent les unes les autres». En Normand, en Wallon, au nord de la France généralement, le mot étriver ou faire étriver, comporte le sens que nous lui donnons en Acadie et au Canada.
De provenance germanique, formé sur streben, apparemment.

Le Glossaire acadien.

Flashback époque Sakurako

Parce qu'il importe qu'Emcée sache tout de l'Homme aussi, surtout s'il est un grizzly mal embouché.

24.11.08

Allez jouer dans le blé d'Inde ek elle




Y en a qui l'appellent Victor, Vidoc, Jimmy, Julie, Brokenwood (elle la première)... Moi, je l'ai toujours appelée Jujube, et je recommande à personne d'en faire autant, je crois que c'est parfait pour nous mais pas autrement.

C'est une bonne, une vraie amie de Meth, et partant, de moi aussi, la seule qu'on ait en commun somme toute.

Et une déchirante machine poétique...

VLB: Programme, second volet

PROGRAMME ÉLECTORAL

DEUXIÈME PARTIE


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LUTTE À LA PAUVRETÉ

Considérant le fait que plus du tiers de la population du comté de Rivière-du-Loup vit sous le seuil de la pauvreté, je propose les mesures suivantes :

. Indexation de l’aide sociale au coût de la vie.

. Modification de la loi sur l’aide sociale : toute personne vivant de l’aide sociale et désireuse de participer à la vie économique de la société ne doit pas être pénalisée parce qu’elle travaille. Elle devrait pouvoir profiter pleinement de ce qu’elle gagne sans que l’argent que cela lui rapporte soit déduit de ce qu’elle reçoit de l’aide sociale, et cela jusqu’à ce qu’elle puisse atteindre le seuil de la pauvreté.

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AGRICULTURE
L’agriculture se porte mal dans le Bas Saint-Laurent et particulièrement dans le comté de Rivière-du-Loup : des dizaines d’agriculteurs endettés abandonnent l’agriculture. Chaque fois qu’un agriculteur abandonne, c’est entre autres l’industrie laitière qui en subit le contrecoup : pour payer ses dettes, l’agriculteur vend à l’extérieur du comté les quotas de lait qu’il détient et qui sont achetés par des spéculateurs, de sorte que ces fameux quotas, disponibles il y a peu de temps pour quelques milliers de dollars, se vendent maintenant jusqu’à 35 000$ l’unité. Si rien n’est fait pour juguler cette hémorragie, l’agriculture finira par disparaître du comté de Rivière-du-Loup. Pour les agriculteurs d’aujourd’hui, je propose donc :

. La création d’une laiterie régionale.

. La création d’une beurrerie régionale.

Considérant que les études faites démontrent que 70% des jeunes Québécois rêvent de vivre en milieu rural, je propose:

. Un réaménagement du territoire agricole du comté de Rivière-du-Loup pour que les jeunes Québécois intéressés par l’agriculture puissent s’y établir et vivre honorablement de leur métier tout en le pratiquant de façon plus humaine que maintenant et selon toutes les possibilités que nous offrent désormais les cultures alternatives.
. Ainsi pourraient être créées 500 petites fermes sur les terres encore arables du comté. Les jeunes Québécois qui s’y établiraient revitaliseraient un secteur de notre économie qui va en s’effilochant. Qu’on leur assure un toit et une aide pour les cinq premières années, sous forme de revenus minimums garantis, et le paysage agricole du comté de Rivière-du-Loup ne serait plus reconnaissable dans moins de dix ans. Cela nous assurerait l’autonomie alimentaire tout en mettant fin à l’exode rural qu’on connaît. Des programmes existent déjà qui permettraient de réaliser ce projet : par la Financière agricole, la Société d’hypothèque et de logement, le Pacte rural et les autres sources de financement que gèrent nos centres locaux de développement, nous possédons tous les outils pour faire un succès de ce projet.
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L’ENVIRONNEMENT
Plusieurs villes et villages du comté de Rivière-du-Loup sont encore trop peu sensibles au problème de l’environnement; on saccage de magnifiques espaces verts le long du fleuve pour y ériger, sans véritables plans d’urbanisme, des maisons qui défigurent le paysage et nous empêchent de profiter de l’extraordinaire beauté du fleuve. Je propose donc :
. L’obligation pour chaque ville et chaque village du comté de concevoir un plan véritable d’aménagement, particulièrement là où notre patrimoine bâti a une grande valeur historique. On pourrait s’inspirer de ce qui se fait là-dessus en Nouvelle-Angleterre pour mettre fin à cette véritable défiguration de notre paysage.
. Respect par les entreprises des règlements municipaux qui exigent des entrepreneurs que soit paysagé le territoire qu’ils occupent. Par exemple, il devrait y avoir des espaces verts sur tous les stationnements des entreprises, tant municipales que privées, mais encore trop peu de villes et de villages s’en préoccupent.
. Campagne d’embellisement dans toutes nos villes et tous nos villages, ce qui améliorait de beaucoup la qualité de notre environnement et constituerait pour les touristes un attrait certain.


TRAVAILLEURS AUTONOMES
Les travailleurs autonomes sont les négligés de notre monde du travail : ils n’ont pas vraiment de droits mais beaucoup de devoirs. Considérant le fait que ces travailleurs autonomes sont près de 4 000 dans le comté de Rivière-du-Loup et que, collectivement, ils n’ont aucune représentation, je m’engage à promouvoir une association qui verrait à les regrouper et à établir un plan de match qui n’en feraient plus les laissés-pour-compte de notre société dévoreuse de capital humain.

Victor-Lévy Beaulieu

Candidat indépendantiste indépendant

Comté de Rivière-du-Loup

Le 30 novembre 2008
1 (418) 851-8888

Vlb2000@bellnet.ca
Site internet : www.vlbcandidat.org

Une bière deux fous

Bon anniversaire, Jean Barbe et Chantal Guy, 46 et 36: vous êtes de chers et incomparables amis.

Toujours encore




Cadeau, en ligne pour quelque temps, de la part de cousin Moran et moi-même: notre dernière chanson, Toujours encore, qui figurera sur le prochain album.

23.11.08

Sable d'échoppe, ou le kodak de Mac...

Le sablier, c'est l'allégorie de la mélancolie, l'incoercible écoulement du temps, des Calendes aux Nones aux Ides aux règles de ta blonde à l'échéance de ton solde Visa au jour de l'an où un freluquet te braque un micro sous le nez en exigeant poliment pour l'édification de ses auditeurs le secret de ta répugnante longévité.



Mac propose de mettre un peu d'ordre et de beauté dans tout ça, et le chat qui semble avoir adopté l'écrivain n'attend que les premières commandes pour accrocher les gants et se retirer de la boxe.

20.11.08

Cadeau d'adieu pour Mistress M

L'ai aimée, l'aime, l'aimerai. Elle aussi. Our way.

Mon cadeau: cette chanson de chick, sauvage et poignante, qui annonçait une nouvelle race de femmes, choisie non pas pour exprimer mes sentiments, mais afin d'évoquer ce que je comprends des siens, qu'elle dirait mieux que ça mais ne désavouera pas.

So long, Love.

17.11.08

Bruits tribaux

Vous vous empâtez, mes grognards! On a tous besoin d'un peu d'exercice...

Le gymnase d'automne est là. Qu'on sente la sueur, qu'on entende ahaner! Héhéhé.

Polissons bilingues



Envoi de mon fils, straight de nos Rocheuses.

VLB: programme, premier volet

PROGRAMME ÉLECTORAL

DE VICTOR-LÉVY BEAULIEU


(première partie)

***Au dix-neuvième siècle, les candidats qui aspiraient à devenir députés dans les comtés du Bas Saint-Laurent rencontraient citoyennes et citoyens afin de dresser avec eux le programme électoral qu’ils entendaient défendre au Parlement du Québec. Ainsi se formait une plate-forme électorale que le candidat devenu député s’engageait par écrit à respecter. Tous les ans, le député devait rendre compte devant ses électeurs du travail qu’il avait fait. Si le député n’avait pas fait ce qu’il avait promis de faire, les citoyennes et les citoyens avaient le pouvoir, selon le contrat signé entre eux et le député, de le forcer à démissionner. Voilà ce qui s’appelle la démocratie participative, au-delà de la partisanerie politicienne qui, de nos jours, pourrit l’exercice de la démocratie.

Voici ce que je propose aujourd’hui, d’abord sur le plan national, puis pour le comté de Rivière-du-Loup dans les domaines de l’éducation et de la culture. Bientôt, je ferai connaître ce que j’entends promouvoir afin que nos concitoyennes et nos concitoyens puissent jouir d’un meilleur partage de notre richesse et exercer ainsi leur droit au bonheur.
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NATIONAL
Seule l’indépendance du Québec peut nous rendre maîtres chez nous.
Seule une réforme du mode de scrutin à la proportionnelle peut rendre équitable pour tous la pratique de la démocratie.
Montréal étant déjà une ville dans laquelle les francophones sont minoritaires, une nouvelle loi 101 s’impose, qui rétablira le français comme seule langue officielle au Québec.
Immigration : tous les immigrants devront apprendre le français et s’y engager de façon solennelle dès leur arrivée au Québec. Tous les immigrants devront fréquenter l’école française publique québécoise.
Abolition de toute subvention aux écoles privées.
L’État du Québec doit être laïque et égalitaire : les femmes et les hommes doivent y avoir les mêmes devoirs et les mêmes droits, particulièrement au travail.
Seul le système public de santé est garant de l’égalité de toutes les citoyennes et de tous les citoyens devant la maladie.
Seule la gratuité scolaire est en mesure de permettre à tous les Québécois d’avoir un accès véritable à l’éducation.

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ÉDUCATION
En attendant le jour où la gratuité scolaire deviendra réalité, mon appui aux revendications de l’association des étudiants du Québec est total.

Si l’on considère que plus de 30% des citoyennes et des citoyens de Rivière-du-Loup vivent sous le seuil de la pauvreté, l’accessibilité aux études des enfants de ces citoyennes et de ces citoyens est une utopie. L’Association des étudiants nous rappelle ceci : « Le système de prêts et bourses n’est pas adapté à la réalité des étudiants. Par exemple, l’aide financière prévoit qu’il faut dépenser moins de sept dollars par jour pour se nourrir, soit moins qu’il n’en faut pour acheter le menu du jour à la cafétéria. » Le gouvernement considère aussi que les dépenses mensuelles réelles des étudiants « sont aussi basses que 376 $ pour le logis, 204 $ pour l’alimentation et 43 $ pour se vêtir » ; et depuis 1994, l’aide financières aux études n’a été indexée au coût de la vie que cinq fois. J’appuie donc sans restriction aucune les revendications de l’Association étudiante, notamment celles-ci :

. L’indexation automatique des dépenses admissibles par l’Aide financière aux études par rapport à l’Indice des prix à la consommation ;

. Un réinvestissement de 71 millions de dollars dans les dépenses admises par l’Aide financière aux études ;

. Que le gouvernement du Québec règle le sous-financement collégial, évalué en 2006/2007 à 305 millions de dollars par année ;

. Que l’élévation du seuil de revenu considéré pour la contribution parentale soit portée de 30 000$ à 45 000$ ;

. Que les pensions alimentaires ne soient plus comptabilisées dans la contribution étudiante ;

. Que les parents d’enfants en bas âge soient reconnus comme étudiantes et étudiants à temps plein même lorsqu’ils étudient à temps partiel ;

. L’implantation de garderies au niveau collégial ;

. Que tous les collèges du Québec aient accès à un appui financier dans le cadre de leurs projets environnementaux.

L’adoption de ces mesures se répercuterait dans plusieurs domaines :

. Disparition de la mal-bouffe dans les collèges, cause à court, moyen et long terme de l’augmentation des maladies chez les jeunes Québécois ;

. Diminution de l’obligation qu’a une majorité d’étudiants de devoir travailler au-delà de leurs limites pour payer leurs études, ce qui est l’une des principales raisons du décrochage scolaire ;

. Une meilleure égalité des chances pour les étudiants dont les parents défavorisés ne peuvent assumer les coûts de plus en plus prohibitifs de l’éducation de leurs enfants.

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CULTURE
. La culture commençant d’abord à la maison, elle doit y être favorisée. Je m’engage donc à promouvoir pour chacune des familles du comté de Rivière-du-Loup l’établissement d’une bibliothèque. Comment ? Tous les ans, les éditeurs québécois détruisent ou envoient à l’étranger des dizaines de milliers d’ouvrages de grande qualité qu’ils n’ont pas trouvé à vendre. Ces ouvrages ont pu être publiés en grande partie grâce aux subventions reçues par les gouvernements. Il m’apparaît donc normal que ces ouvrages soient offerts aux familles québécoises.

. Instauration dans les écoles primaires et secondaires d’un cours d’histoire et de culture régionale.

. Création dans toutes les municipalités du comté de Rivière-du-Loup de mini-musées permanents sur les artistes (écrivains, peintres, musiciens, etc.) qui y sont nés et ont contribué à l’édification de notre culture régionale et nationale. Ces mini-musées nous redonneraient une fierté que nous avons perdue et permettraient d’offrir à ceux qui nous visitent d’avoir accès à notre richesse culturelle.

. Décentralisation des bibliothèques municipales : pour rejoindre les personnages âgées, handicapées ou malades qui ne peuvent pas se déplacer, je propose que ce soient les bibliothèques qui se rendent jusqu’à elles. Un minibus, des livres à offrir : voilà tout ce qu’il faut pour que cette politique soit mise en place.
. Création d’un Centre pour la promotion et la diffusion de notre culture régionale. Sans moyens d’action, sans contacts dans nos grandes villes, nos artistes ne peuvent guère s’y faire entendre. Un Centre régional pour la promotion et la diffusion de la culture serait donc un grand atout pour l’épanouissement de nos jeunes artistes.

. Développement des médias communautaires traditionnels : journaux, radios, télévision ; développement des nouveaux médias électroniques communautaires.
. Décentralisation des grandes manifestations culturelles de Montréal et de Québec. Notre région paie sa part (par les impôts que perçoivent les gouvernements) pour que puissent avoir lieu le Festival Juste pour rire, le Festival de jazz de Montréal, les Francofolies, Nuits d’Afrique, etc. À lui seul, le Festival de jazz de Montréal offre tous les ans plus de 250 spectacles gratuits. Pourquoi notre région n’aurait-elle pas droit à quelques-uns de ces spectacles que nous contribuons à financer ? Cette décentralisation revitaliserait notre culture et le tourisme régional qui en ont grand besoin.

Victor-Lévy Beaulieu

Candidat indépendantiste indépendant

Comté de Rivière-du-Loup

16 novembre 2008

1 (418) 851-8888

Vlb2000@bellnet.ca

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www.vlbcandidat.org