23.6.11

Gerry. Mario.

Saint-Amand, un ami depuis vingt-cinq ans, était né pour ce rôle, bien qu'il ait failli mourir avant de l'endosser. Il fait revivre un fantôme...



On en jugera.

16.6.11

Heeeeeeyyy!

Ouais! Toé! Le fif ek la casquette! Je t'ai reconnu! T'es mon idole, dude! Y a plein de photos de toé par chez nous! T'as toujours un bat de dix pouces dans yeule, bulbeux au boutte, pis tu liches!

Non non, chu sûr que c'est toé! Hey, dude, tu me signerais-tu un autographe pour ma blonde Rosace pis mes acolytes, euh, j'veux dire mes alcooliques, mes chums, tsé, par chez nous: sinon ils me croiront jamais!

C'est quoi, tu dis? C'est un microphone? Pour faire de la radio? Ici, à Québec? Cibole, j'ai l'air fou. Toujours pensé que c'était un bat de dix pouces.

Moi? Chez nous? Oh, euh, c'est en ville, tsé. Dans ce bout-là. Ouais, ouais, c'est comme qui dirait le Plateau, ouais...

Oh, hey, t'inquiète pas, dude: t'as full de fans en ville! Change pas de casquette pis continue à licher ton bat, euh, à t'exprimer au micro: on est avec toé, nous autres, les acolytes du Plateau.

En fait, on te lâchera pas de sitôt.

Les blokes, ces pitoyables barbares

Ils sont pas civilisés. Comment voulez-vous que nos deux cultures puissent jamais s'entendre?

Les Canucks perdent la coupe Stanley à Vancouver: les partisans déclenchent une émeute (comme en 1994) et ravagent leur propre centre-ville. Verrait-on ça ici?

Nous autres, on déclenche une émeute quand on gagne! On fout le feu, on vire des chars de police, on pète des vitrines, on fête, quoi! Mais quand on perd, on capote pas comme des enfants de six ans, on rentre à la maison sans ameuter les populations, on encaisse. On attend la prochaine fois.

Je comprendrai jamais ces sauvages anglo-saxons. Vrai que les Canadiens sont à Montréal, et que des coupes Stanley, on en a gagnées en masse: les Canucks, y en ont jamais gagnée une crisse, pis s'ils attendent ça pour jouir eux aussi des plaisirs de l'émeute, ça risque d'être long: vu de même, je peux pas les blâmer.

Tas de têtes carrées à casquettes.

Chanson pour une contredanse

Y a des Bleues en BM qui roulent en transe sur les routes de France et qui font flipper les copains. Chevelure au vent, gorge déployée, Sanson à tue-tête: c'est dangereux! Isadora Duncan s'est décapitée toute seule comme ça, avec exactement l'espèce de grand foulard que Blue affectionne, la vitesse et le rêve. Les femmes spéciales ont le chic pour faire flipper les copains. Vivement que les flics lui collent deux ou trois P-V bien salés, qu'elle ralentisse et que je dorme tranquille.

3.6.11

Arsène

C'était le prénom de mon grand-père paternel. Un beau bandit. Honnête. Difficile à expliquer.

Pour la Bleue, qui tripait sur Georges Descrières.

22.5.11

Quarante-sixièmes rugissants

Quarante-six ans. C'est l'âge de Bernard Hopkins, devenu hier le plus vieux champion du monde de l'histoire de la boxe, toutes catégories (la sienne: mi-lourds, contre un adversaire de 28 ans).

L'âge de B-Hop, c'est aussi le mien, ainsi que celui de ma meilleure amie ex-aequo (l'autre est plus jeune; on dit pas l'âge des filles, ché pas pourquoi, ou si on le dit on tait de quelles filles il s'agit).

La boxe, ça troue le cul. Et moi qui étais sur le point de renoncer à la bagarre.

14.5.11

Archives: Frère Untel

Pour ceux qui veulent savoir.

«Le fusil, disons qu'il y a peut-être un peu d'exagération là-dedans: on pourrait peut-être se contenter d'un revolver...»

10.5.11

Pagnol

J'ai trouvé ça . Ça en captivera plusieurs.

Gadget

J'ai trouvé ce gadget dans une chronique de Johnny Bee sur Canoë: sorry, j'en ai lues trente en trois jours et je ne retrouve pas laquelle au juste.

C'est une petite chose amusante ou désespérante, selon votre humeur littéraire du moment.

7.5.11

Mise au point

Ça n'arrête pas, là: les courriels montent plus vite que le niveau de la Richelieu. Je vais y mettre un terme, moi: ici, tout de suite.

Les Vieux Tribaux ont tous bien saisi ce dont je parlais, parce qu'ils savent que j'écris ce que je veux dire et que je veux dire ce que j'écris, ni plus, ni moins. Aucun d'eux ne s'est figuré que je contemplais le suicide et lançais un appel à l'aide. Ils ont compris ce qui est écrit: que j'éprouvais une peur panique de m'écrouler d'un coup dans mon Bunker sans qu'on m'y retrouve avant des jours.

Les Tribaux moins aguerris lisent trop vite et très mal, laissant leurs émotions conditionnées interpréter le texte au sacrifice de la raison, qui requiert un effort.

Si j'ai à me suicider, je ne vais certainement jamais l'annoncer ici, ni solliciter des afflux de compassion cybernétique! Quand un homme a la soudaine épouvante de mourir seul au milieu de la nuit et qu'il l'écrit, ça ne signifie pas qu'il exprime en réalité la crainte de s'anéantir délibérément, surtout pas si l'homme qui écrit est moi: si je veux exprimer ceci plutôt que cela, bordel de dieu, j'écris ceci et pas cela!

Cibole. Ça dégouline de partout dans ma boîte à malle. Faut slacker là-dessus right now: c'est pas Oprah, icitte, ni un téléthon pour la paralysie cérébrale! On ne cherche pas à traire les sentiments des innocents. Les innocents, franchement, ne devraient pas être ici, point. Mais s'ils y tiennent, alors qu'ils observent et apprennent et se taisent jusqu'à ce qu'ils ne soient plus innocents. Ça ne prend jamais très longtemps.

L'angoisse

Je traverse un de ces moments. Toujours pires à cette heure de la nuit. Petites crampes au coeur, peur de mourir ici tout seul et qu'on ne me retrouve que quand je puerai trop.

Rassure-moi, mon frère, en me rappelant que tu ne laisseras jamais passer plus de quatre ou cinq jours de silence sans venir t'assurer que tout va bien. J'ai cette hantise de me putréfier là, sur le plancher. J'ai besoin de sentir que quelqu'un dans cette vie se soucie de ce qui m'arrive.

Love,

C

3.5.11

I sing the body electric

Ce jeune poète, mort en 1892, a beaucoup d'avenir je trouve. Whitman, qu'il s'appelle. Walt Whitman.

Ça prend un certain talent pour écrire une chanson cent ans à l'avance.

2.5.11

Trente ans

On se demande, quand on a vécu assez longtemps, ce que trente ans peuvent nous faire, nous ajouter et nous soustraire, à quel point nous modifier...

Paul McCrane: la plupart des gens vivant aujourd'hui, qui sont plus jeunes que moi, l'ont vu soit écrasé par un hélicoptère dans la série ER soit tué par son père dans la série 24, interprétant chaque fois un personnage ignoble dont on était content qu'il crève. Je me souviens davantage d'un jeune rouquin chevelu troublé par sa sexualité: dans Fame, il chante ceci, et il le chante à nouveau dans Harry's Law trente ans après: on ne dirait pas le même homme, jusqu'à ce qu'il module le premier couplet...

Le plus beau est que cette chanson, il l'a écrite et composée lui-même: les producteurs de Fame, après l'avoir choisi pour le rôle de Montgomery, l'ont entendu l'interpréter et ont décidé de l'intégrer au film.

23.4.11

Joyeuses Pâques, mon colosse de Bordeaux

C'est l'homme le moins orthodoxe et le plus foncièrement chrétien que je connaisse: Tony the G(r)eek!


Attends jusqu'à la Pentecôte avant de le disséquer, le Christ...

L'animadversion

À peu près tout le monde est forcé de composer avec et à peu près personne ne connaît le mot...

7.4.11

Pintal, Mouawad et le Nouveau Monde.

Lorraine, je ne l'ai jamais rencontrée; Wajdi est un vieil ami que je n'ai plus vu depuis soixante-huit ans...

N'empêche qu'ils sont des gens pour lesquels j'éprouve une profonde estime, et vu que je suis qui je suis, levez-vous très tôt avant de songer à me contredire.

Le TNM, c'est le Théâtre du Nouveau Monde.

Le Nouveau Monde, c'est la Terre ouverte aux Bâtards de l'ancien monde, aux exclus, aux bandits, aux brigands, aux benjamins, et ceux qui ont commis des fautes...

Cantat est bienvenu ici, ou alors je noie chacun qui dit non dans le Fleuve Saint-Laurent. Maudite gang de chiens puants: d'où c'est que vous pensez que vos ancêtres sont issus? Y en a pas un qui est venu ici pour le plaisir, boys! Vos ancêtres sont des troisièmes fils, des mercenaires et des tapettes. Aurait fallu être fou raide pour venir ici aux environs du dix-septième siècle. Fou raide, ou simple d'esprit. Nos ancêtres étaient l'un ou l'autre, et le premier qui empêche Cantat de venir refaire sa vie ici est un ver dans la chair d'un chien crevé!

6.4.11

Quand à son tour il sera mort, ceci demeurera



Quand on aura voulu l'occire aussi, l'artiste Bertrand Cantat survivra.

L'homme du même nom n'a pas fini de pâtir pour un soir de dope et de boisson avec sa blonde aussi fuckée mais pas aussi lucky que lui.

30.3.11

Des nouvelles de KV


Mon frère Kevin Vigneau est un très drôle d'oiseau, comme ne sont pas sans le savoir ceux d'entre vous qui l'ont rencontré et comme ne peuvent l'ignorer les autres qui en ont seulement entendu parler, voire n'ont que lu à son propos, y compris ceux qui le prennent toujours pour un personnage de fiction.

Avant-hier, il s'est retrouvé dans une position pour lui aussi déconcertante que singulière: il n'avait rien à faire. Cela ne lui arrive jamais, il s'emploie comme un forcené à faire en sorte de n'avoir jamais rien à faire, mais on a beau faire, il arrive qu'il n'arrive rien. Soudain, un beau lundi matin, son fils étant rentré chez sa mère, sa maîtresse se remettant chez elle d'une appendicectomie, sa pile de livres étant lue et visionnée la cinquième saison de 24, son contrat de peinture dans une baraque de riches remis au lendemain, son téléphone inexplicablement silencieux alors qu'il ne cesse de sonner d'ordinaire, plein d'appels de disciples et de thuriféraires et de bons pauvres diables et de gangsters et d'entrepreneurs et de membres de la famille et parfois même de moi, le voilà désoeuvré à s'en ronger le sang, sans envie de cuisiner ni de relier une vieille édition de La Symphonie pastorale ni de l'écouter, il n'a même pas le goût de boire, ce qui lui fait prendre conscience de toute l'étrangeté de cette situation...

Inquiet, agité, bouillant de force inutilisée, il s'oblige à s'asseoir devant son Mac et le bat deux fois aux échecs. C'est un bon feeling, moins vif mais plus profondément satisfaisant que de gagner au poker en ligne contre des adversaires invisibles: certes, eux sont humains, mais quand il triomphe d'une intelligence artificielle, c'est lui-même qu'il a vaincu et surpassé, et ce n'est pas vanité de reconnaître que la chose est sacrément difficile...

Après les échecs, Kevin se retrouve au même point, sauf qu'il est dix heures du matin. Il se lève à cinq: d'habitude, vers dix heures, la moitié de sa journée de travail est faite. Comment, au nom du ciel, va-t-il pouvoir s'y prendre pour faire quelque chose de cet interminable lundi, ce trou noir, ce temps mort?

Alors, il lui revient qu'il est également écrivain, et qu'il a bu un pot la semaine dernière avec un producteur en quête de chansons. Il sort sa plume, son encrier, son papier, s'installe à son bureau, se relève pour feuilleter Fontes afin de visualiser des structures de chansons, puis s'assied pour de bon. Deux heures plus tard, il a accouché de ce qui suit, et à sa grande joie, il lui reste encore à le transcrire en Word avant de me l'envoyer: de quoi travailler au moins jusqu'à treize heures!

Ce texte n'a pas encore de titre. Son auteur est fort troublé de ce que je n'aie absolument rien trouvé à redire, à discuter, à suggérer, que je le trouve parfait comme ça. De son propre aveu, s'il ne me connaissait pas tant, cela lui semblerait faire preuve d'indifférence. Et il est vrai qu'ensemble, on ne rencontre pas souvent un texte, de lui ou de moi, dans lequel on ne trouve matière à révision: on y prend plaisir, ça fait partie du processus, on passe nos phrases à la tordeuse et en bout de ligne on est contents, satisfaits qu'on ne pouvait mieux faire et sachant exactement pourquoi chaque mot est là. Or, je n'avais rien à dire sinon que c'est très beau, sans compromis et pourtant propre à devenir une chanson populaire, substantiel sans lourdeur, j'ai même dit que j'en étais jaloux, tandis que Kevin déstabilisé s'efforçait de se critiquer lui-même en l'absence de ma coutumière contribution, comme s'il devait jouer les deux rôles dans un sketch de Jerry Lewis et Dean Martin un soir où ce dernier aurait omis de dessoûler à temps pour monter sur la scène du Cal-Neva.

Il lui est aussi passé par l'idée, oh! il ne l'a pas dit mais je sais que ça lui a traversé l'esprit, que peut-être mes facultés littéraires s'émoussaient. Les facultés dont je parle dépassent de beaucoup la capacité d'écrire: elles sont une subtile et fragile mixture de technique et d'intuition, d'oreille interne et d'autisme, de candeur et d'intransigeance, et de passion, cela qui meurt en premier. Or, mon frère voit mieux que quiconque, parce que de plus près et depuis plus longtemps, les mille petites usures qui s'additionnent en moi au fil des ans, et je sais que ça lui cause autant de peur que de peine: il a besoin de moi fort, vibrant et en grande forme. C'est pourquoi la fugitive notion que je ne sache plus lire comme avant lui a voilé le regard en traversant sa belle caboche d'oiseau rare, avant de ressortir et se volatiliser.

Ce texte-là est parfait comme ça, et faudra se lever tôt, plus tôt encore que Vigneau, pour me démontrer le contraire.

Kevin Vigneau
28 mars 2011
Texte


Il y a des printemps plus sombres
Que les matinées de septembre
Des sciences noires aussi des nombres
Où l’on cherche encore à s’entendre

Des nuits de veilles et de fuites
À suivre le couchant et l’aurore
Les embrassades et les poursuites
Le clair-obscur quand on s’endort

Mais je te promets un prochain épisode
Comme un nouvel éveil
Une vieille histoire qui se répète
Un chant, un hymne, une ode
Quelque chaleur sous le soleil

Nous aurons eu tous les visages
La peur, la faim et la richesse
Vécu mensonges et mirages
Camouflé les jours de tendresse

Mais je te promets un prochain épisode
Comme un nouvel éveil
Une vieille histoire qui se répète
Un chant, un hymne, une ode
Quelque chaleur sous le soleil

Repose-toi, encore, doucement là
Vois ce qui vient et qui éclaire
Repose-toi, et regarde… là…

Je te promets un prochain épisode
Comme un nouvel éveil
Une vieille histoire qui se répète
Un chant, un hymne, une ode
Quelque chaleur sous le soleil

Bon anniversaire, Monsieur mon Fils!

Il y a vingt-neuf ans, je te contemplais à travers la vitrine de la Maternité de l'hôpital Saint-Luc: cette nuit-là, 28 enfants étaient nés, dont 24 garçons, qui tous ressemblaient à Winston Churchill hormis un petit Italien pourvu d'une tignasse épaisse, noire et frisée à faire peur. N'empêche, des 23 Winston qui restaient, tu étais le plus beau, le plus fort, le plus joyeux de vivre, tu étais le mien et je t'ai reconnu sans difficulté.

Depuis trente ans (je compte le temps de t'avoir désiré puis conçu puis attendu), tu m'as procuré un profond bonheur, un sentiment d'intime, d'intense satisfaction, une mesure d'accomplissement que mon travail seul ne suffisait pas à m'apporter. Je te remercie d'être venu au monde, mon fils.

Papa

2.3.11

La vie, quoi!

Comme si une Précieuse post-moderne ne sentait pas non plus le diable quand elle pète et qu'elle pue, quand elle chie et qu'elle sue, comme si les contes de fées bus dans son enfance et les récits pornos vus plus tard s'assemblaient en sapience de ce qu'est la vie pure, la vie vraie, la vie propre et désirable. Une vie qui ne serait pas merde, sang, sperme et pus et chiendent, traversée parfois d'éclairs propres et lumineux, de temps en temps, mais pas souvent. La vie, quoi!

Les pillés atterrés

Elle m'a laissé la version richement reliée d'un roman qu'elle me recommandait depuis longtemps, conservant pour sa part une édition de poche. Nous devions, paraissait-il, les lire de concert. Ce n'étaient que mensonges et remises à plus tard. Mais le roman est bon, fulgurant et plein d'excitation: s'y trouvent une supposée sorcière aimant mieux l'idée de la mort que celle d'abandonner l'homme auquel elle s'est consacrée, et une soi-disant noble dame disposée à se livrer sans amour aux sévices de l'argent, de la sécurité, de la reproduction et de la souveraine raison.

J'en ai quasiment lu la moitié.

Vézina versus Brûlé: la querelle des gros Michel

Je connais MB depuis vingt-cinq ans, et dans l'intérêt de la transparence je précise qu'en un quart de siècle je ne suis jamais arrivé à le sentir. J'ai essayé, j'ai tout tenté, mais rien à faire: je peux pas le sentir. Toujours dans l'intérêt de la transparence: je crois que c'est réciproque.

MV, c'est différent. On est en froid depuis un certain temps, depuis la mort de Nelly pour tout dire en transparence, mais je n'ai jamais cessé de l'estimer, même si et peut-être parce qu'il ne me rend pas toujours la chose facile.

Brûlé a mis le feu sous les pieds des hebdomadaires Transcontinental et leur chroniqueur, Michel Vézina, les sommant de se rétracter, de s'excuser, de lui baiser le cul ou de lui creuser une piscine à Saint-Jean-des-Meumeux, enfin on croit piger qu'il se sent diffamé.

Il les a eues, ses excuses. Officielles. Pas de Big Mike en personne, ni signées de son nom, mais émises en son nom, oui, avec sa permission, par Transcontinental. Ça a dû être très dur pour lui, mais faut gagner sa vie, qui est celle de sa famille. Vézina est un gars qui flôbait ses chèques de BS autrefois pour nourrir des oiseaux dans le bois: il n'a rien à prouver à personne quand il est question d'avidité et de son contraire.

C'était, je crois, le 17 décembre dernier que les paroles en cause ont paru. Évidemment, je les reproduis ici, juste au cas où elles disparaîtraient ailleurs.

J’ai toujours dit que la lecture aidait à développer les connaissances et le savoir : la culture. Michel Brûlé est la preuve vivante que ça peut être faux. Quiconque dirait de Brûlé qu’il est crétin, imbécile ou que son cerveau a pris la taille et la forme d’un vieille gourgane sèche – voir chronique précédente –, aurait tort. Brûlé a lu. Beaucoup lu. Enfin, on imagine qu’il a lu : il est quand même détenteur d’une maîtrise en littérature… et éditeur.
S’il faut observer le monde en tenant compte d’une complexe série de paramètres – ce que font très rarement les économistes – il faut envisager, pour comprendre le cas Michel Brûlé, de se référer à la psychanalyse. En matière de complexe, il vaut certainement le détour d’une longue observation : un exemple rare de complexe de supériorité!
Non content de faire un fou de lui de manière régulière (et de nous, par conséquent, puisqu’apparemment ses vidéos et ses chansons sont fortement appréciées en Allemagne, où il braie avec fierté ses origines), non content de s’être accroché les pieds dans les fleurs de tous les tapis de tous les domaines dont il a tâté – sauf l’édition, bien sûr, où il fait quand même figure d’exemple – le voici maintenant qui se découvre des vertus de politicien, et ce avec nulle autre rêve que celui de devenir maire de Montréal, puis premier ministre du Québec.
Le pire, c’est que ça risque de marcher.
Surtout si la Presse continue d’en faire son pain : j’hallucine encore de l’attention glorificatrice que le quotidien de la rue Notre-Dame lui a porté à l’annonce de sa candidature. Deux pages pleines…
Comment justifier cela? Difficile à dire. Très difficile à dire…
Du spectacle, encore. Du grand spectacle. Tout n’est que spectacle. Toutes les questions, tous les gestes, toute la machine, tout : du crisse de spectacle. Et en ce sens, le projet de loi C-32 dont on ne parle pas assez pousse plus loin encore cette logique suffocante : notre monde n’a plus besoin d’auteurs.


Brûlé ne sait pas ce que c'est que la diffamation: je me fais fort de le lui démontrer, s'il y tient.

Tout à l'envers

C'est peut-être le peuple, à poil, qui devrait guider la Liberté bien habillée, au lieu du contraire.

27.2.11

Clichy, Delacroix, la Liberté et moi


Delacroix, ma foi, ne fut au début pour moi guère plus qu'un nom vague évoqué au détour d'une page de Baudelaire, et revu en passant chez Théophile Gautier, rue Longchamp à Neuilly (lequel, by the way, ne manquait jamais de planquer tous ses rouleaux de papier-cul dans la loge de la concierge avant qu'on arrive, or ma maîtresse du temps, madame la duchesse de Saint-Quejemme... Oh pis crisse, who gives a flying fuck) : aussi vite oublié, tout juste comme ça vous est arrivé avec des gens insignifiants croisés dans un party.

Je m'étais laissé dire que c'était un bâtard de Talleyrand, ce qui m'avait fait hausser les épaules, car qui ne l'était pas, en ce temps-là? D'autant plus que le père officiel d'Eugène, se trouvant affligé à l'époque de la conception d'un sarcocèle de 16 kilos (j'invente rien, ni ne me moque de l'actuel Président de la République), lequel l'avait rendu stérile (on le serait à moins), fallait bien qu'un bon diable se dévoue, alors pourquoi pas Talleyrand, déjà légendaire pour sa grandeur d'âme. Il n'était plus tout à fait évêque, il n'était pas encore qualifié par Napoléon de «merde dans un bas de soie», bref tout pour plaire aux femmes, si l'on veut bien faire abstraction de son pied difforme aux orteils atrophiés rappelant le sabot d'un bouc, mais à choisir entre ça et la tumeur scrotale de 16 kilos, Victoire Delacroix n'a pas dû tergiverser longtemps...

Doux Jésus, je m'égare! Voyons voir...

Delacroix, donc. Arriviste, flagorneur, lécheur de mécênes et passé maître dans le geste de retourner sa veste à chaque changement de régime sans que personne n'ait le temps de le remarquer, bref un artiste tout à fait normal.

C'est en débarquant à Paris en 1988 que j'ai soudain conçu de l'intérêt pour Delacroix. Je sortais du bureau de change à Clichy, où j'avais converti mes dollars en francs, et je m'apprêtais à gravir les cinq étages du building à putains où je comptais bien me faire sucer en hommage à Henry Miller, quand je pris un instant pour me familiariser avec les divers billets de banque tout craquants et tout neufs que je venais d'acquérir. Les devises étrangères peuvent porter à confusion au début, il faut un certain temps pour décliner leurs dénominations sans se gratter la tête, pour mesurer le prix des choses, or j'allais là pour me faire sucer, pas pour me faire fourrer.

Et c'est ainsi que je portai mon premier regard sur les traits d'Eugène Delacroix, illustrant un billet de cent francs, traits qui ne m'impressionnèrent guère puisque je tournai aussitôt le billet pour regarder derrière. J'y vis son tableau, La Liberté guidant le peuple...

La Liberté, en l'occurrence, avait les seins fiers, plantés haut, charnus et nus, de même que l'aisselle poilue; elle brandissait un drapeau et avançait, marchant sur cadavres et gravats, flanquée de Gavroche et d'un figurant affublé d'un haut-de-forme (ainsi que d'une espingole, accessoirement: dire que je n'avais jamais lu ce mot avant ces derniers jours, et voici que je ne peux plus ouvrir une page sans trébucher dessus).

Ça m'a soufflé. Nulle part ailleurs au monde, je l'ai appris plus tard, il n'existait de billet de banque illustré d'une fille topless. Dans la plupart des pays islamiques, on refusait carrément de les changer en argent indigène... J'étais fier de la France, et d'en être issu, j'ai savouré le moment, sachant qu'il n'allait pas durer longtemps, et de fait l'instant d'après les PTT ont émis un timbre à l'effigie d'André Malraux, une célèbre photo, sauf que la clope n'y apparaissait plus. C'était après Staline et avant Photoshop. Le charme était rompu. Chu monté au cinquième.

25.2.11

Le mot du jour d'hui, c'est: ESPINGOLE

Ceuzes à qui ça ne plaît pas peuvent s'assir sur un tromblon, ben, ben profond, pis suçoter un mousqueton en attendant d'apprendre l'anglais.

Aaahhh!!! L'anglais!

16.2.11

Lajeunesse

Ben non, Kid: la Tribu n'est pas de nature à sa taire. Tu t'appelles Lajeunesse, pour de vrai?

confiant qu'ils respecteront ma solitude loquace.

I wouldn't be if I were you, but of course I'm not...

10.2.11

There's a new blogger in town

Quand je rougis, c'est pas toujours à cause du whisky.

Ce jeune homme se fend à mon propos de quelques paragraphes bien sentis dont, une fois n'est pas coutume, j'ai la faiblesse de faire état ici.

On va lui envoyer du trafic et lui mettre le pied à l'étrier, héhé...

7.2.11

Tire-tire, pousse-pousse.

Pour mon vieux Big Mac, féru de Louis-Ferdinand, et pour Céline, Dion, parce qu'avant de bouffer les pissenlits par la racine, vaut mieux avoir tâté tant soit peu de la tige, mettons...

22.1.11

Népenthès

Pâris en offrit une grande chope à Hélène.

Quand on est triste pour mourir, qu'on se sent moche à en crever, quand l'amour fond comme sucre dans le wok, quand on dit fuck à la vie, y a Homère, aveugle mais pas sourd, pour écouter et remplir des shooters de népenthès...

11.1.11

Un hostie de précieux beau cadeau de ma belle Blue


Le shipping lui a coûté quasiment aussi cher que le livre. Mais elle tenait à ce que je l'aie, et que je l'aie vite.

Avec la permission d'Emcée, je lui baise les pieds.

5.1.11

Tous les mêmes!

S'pèce de race d'artistes. Engeance de cigales. Prodigues, rêveurs, immatérialistes, toujours pressés de se ruiner en frivolités au détriment de manger, et pauvres comme la gale. Regardez celle-là, ce qu'elle a fait. Oui, oui, c'est bien elle, c'est Laure Kalangel, fraîche revenue de claquer son pécule sur mes livres à Paris. Et dans dix jours, quand il ne restera qu'un vieux fond de cassoulet verdâtre en conserve au frigo et que j'entendrai gargouiller son estomac depuis Jussieu jusqu'ici, qui c'est qui se sentira horriblement coupable?

No way. Au pire, chu sûr que Big Mac peut improviser un concert-bénéfice en passant par Paris vers le milieu du mois.

Pour cent dix-huit Tribaux, plusieurs passants du clair de lune et une Tête de Pine incognito

Ché pas vous autres, mais me semble qu'il s'est écoulé beaucoup trop de temps, un temps quasiment indécent, depuis que j'ai posté ici une bonne photo cochonne.

La dernière fois, rappelez-vous, c'était le 30 avril 2009. Souvenez-vous aussi de ce qui s'est passé ensuite, alors qu'une valeureuse Tête de Pine anonyme s'est empressée de dénoncer ce site à Blogger, dont la mise en garde frontispice automatique, unilatérale et sans appel vous accueille toujours avant de pénétrer céans, vingt mois plus tard.

J'ai beau me creuser, je ne vois pas où serait le mal, dans ce contexte, à en poster une autre astheure, et le mal qu'il y aurait à ne pas le faire me saute aux yeux.

En voilà une, alors, que j'affectionne intensément, avec ferveur pourrait-on dire, et dont néanmoins j'ignore ignominieusement l'auteur. Je l'avais offerte à la même suave créature dont je tenais la précédente image, celle qui fut cause de tant d'émoi.



Nul ne niera j'espère qu'en matière de cochonneries, l'équation est fondamentale: un coup c'est elle, un coup c'est toi, tantôt souris et tantôt chat...

3.1.11

Je voudrais comme autrefois

Cracher de gros morceaux d'âme crue sur mes souliers de papier.

Râper les gros nerfs

Je le sais bien, que je vous énerve, à force de ne rien parler d'autre que d'Elle, quand je parle, puisque somme toute je ne parle à peu près plus.

Mais c'est ainsi: je (pour)suis ce qui me tient lieu d'inspiration, pour un sens ou un son, une lippe ou un videoclip...

Lundi sushi

Les Fêtes sont finies, Emcée rentrait à l'ouvrage ce matin, je me suis levé dix minutes avant elle pour préparer son café, son demi-verre de jus d'ananas et ce clip instructif sur le Panope du Pacifique...

Ma femme est rieuse au naturel, mais rien ne la met d'aussi joyeuse humeur que regarder rire les autres de bon coeur, d'où qu'elle m'ait dit merci pour ce cours intensif et matinal sur la Palourde Royale.